100. Quand parle-t-on de contrainte ou d’usage de la force ?
101. A quelles conditions la police peut-elle utiliser la force ?
102. Un policier peut-il me frapper uniquement parce que j’ai insulté sa mère ?
103. Un policier peut-il directement me plaquer au sol pour prendre ma carte d’identité ?
104. Un policier peut-il s’asseoir sur moi pendant 35 minutes pour me maîtriser ?
105. Un policier peut-il lancer une grenade lacrymogène pour maîtriser un seul individu ?
106. La police doit-elle m’avertir avant de passer à l’attaque ?
107. Peut-on me frapper si je me débats violemment ?
108. Peut-on me frapper lorsque je suis déjà maîtrisé ?
109. Peut-on me frapper parce que j’ai commis un crime particulièrement grave ?
110. Peut-on menacer de me faire très mal pour que je révèle où j’ai caché des otages ou des bombes ?
111. Dans quels cas un chien policier peut-il m’attaquer ?
112. Dans quels cas peut-on me passer les menottes ?
113. Peut-on me passer les menottes si j’ai moins de 18 ans ?
114. Peut-on serrer les menottes pour me faire mal ?
115. Quelles armes les policiers peuvent-ils utiliser ?
116. Peut-on laisser un policier dangereux avec son arme ?
117. Un policier peut-il garder son arme en dehors de son service ?
118. Dans quels cas les policiers peuvent-ils utiliser des pistolets électriques ?
119. Dans quels cas un policier peut-il utiliser son arme à feu ?
120. Doit-on d’abord tirer un coup de semonce avant de tirer ?
121. Peut-on me tirer dessus si je sors une arme de ma poche ?
122. Peut-on tirer sur moi si je m’enfuis en voiture après avoir braqué une banque ?
123. Peut-on me tirer dessus si j’attaque une ambassade ?
124. Un policier peut-il dégainer son arme si je ne suis pas menaçant ou recherché pour une infraction grave ?
125. Les policiers peuvent-ils tirer si je les menace avec un jouet ?
126. Les policiers peuvent-ils me tirer dessus pour m’arrêter ?
127. La police peut-elle me tuer ?
128. Quand les policiers deviennent-ils tortionnaires ?
129. Dans quels cas les policiers deviennent-ils abuseurs ?
130. Dois-je prouver que les policiers ont dépassé les bornes si je suis violenté ?
131. Un policier doit-il empêcher son collègue de me frapper injustement ?
132. Un policier doit-il dénoncer son collègue trop violent ?
133. Un policier peut-il refuser un ordre lui demandant d’être violent ?
134. Les policiers sont-ils obligés d’appeler un médecin si je suis blessé ?
135. Schéma : la force utilisée par la police est-elle ou non légale ?
136. Dans quels cas ai-je le droit de me défendre si la police m’attaque illégalement ?
137. Que faire si je suis victime de violence policière ?
NON, le but des menottes est de m’empêcher de m’évader, d’être violent ou de provoquer des dégâts mais certainement pas de faire mal. Si les policiers serrent les menottes dans le but de me faire mal, elles deviennent illégales. Je peux toujours demander aux policiers de les enlever ou de les desserrer. Parfois, ils me soulageront mais parfois aussi, ils serreront encore plus fort.
Des menottes trop serrées peuvent provoquer des séquelles graves : je risque de perdre la sensation de (…)
Les menottes sont une contrainte. Les policiers peuvent les utiliser uniquement s’ils démontrent qu’elles sont absolument nécessaires (n° 101, 103) et si les conditions de l’arrestation sont réunies (n° 138, 140). Ceci vaut aussi pour l’utilisation d’autres liens (entraves aux jambes, aux chevilles, etc.). De plus, leur usage est limité aux circonstances suivantes : si je suis surveillé, transféré ou extrait de la prison où je suis détenu ; si je suis arrêté administrativement ou (…)
NON. Dès que je suis maîtrisé, les policiers peuvent éventuellement utiliser un moyen de contrainte pour me neutraliser (menottes) mais les coups deviennent illégitimes puisque l’objectif qui les avait justifiés (la neutralisation de ma violence) a disparu. Si les policiers continuent à me frapper à ce moment, ils deviennent délinquants [1].
OUI, si leur intervention respecte la loi et que je suis violent, les policiers peuvent utiliser la « force strictement nécessaire » pour me neutraliser. Si je suis une demi-portion et que le policier est body-builder, il doit se contenter de me ceinturer sans me frapper parce que, vu son gabarit, ceci devrait suffire pour me maîtriser. Par contre, si je suis le sosie de Jean-Claude Van Damme et que les policiers sont des gringalets, ils pourraient me frapper si c’est absolument nécessaire (…)
NON, dans ce cas, la première condition n’est pas remplie (n° 101). La force ne peut être utilisée que pour atteindre un objectif qui est légitime, dans le cadre des missions prévues par la loi. Si j’insulte un policier ou sa mère, je risque d’être condamné pour outrage (n° 9). Mais si je ne suis pas violent ni menaçant, il ne pourra pas me frapper parce que se venger pour rétablir son honneur (ou celui de sa mère) n’est pas une mission prévue par la loi et n’est donc pas un « objectif (…)
OUI, en principe, la police doit m’avertir avant d’utiliser la force. Il faudrait qu’elle me laisse suffisamment de temps pour réagir aux ordres pour éviter la violence [1].
MAIS elle peut s’en passer si cela rend son action inopérante [2].
On considère généralement que la police peut agir sans avertissement par exemple quand : je suis un dangereux malfaiteur et qu’elle veut m’arrêter par surprise en défonçant les portes et cassant les vitres de mon refuge ; elle intervient en urgence (…)
NON, torturer ou infliger un traitement inhumain ou dégradant, c’est toujours interdit [1], même lorsque la vie d’un individu se trouve en péril. La menace d’infliger une torture physique peut en soi constituer une torture mentale interdite. Par exemple, il est interdit de me menacer de sévices graves (par exemple de faire venir un policier spécialisé dans les techniques qui ne laissent pas de traces qui viendrait m’injecter un « sérum de vérité ») pour que je révèle où se trouvent des (…)
Pour que l’usage de la force par les policiers soit légal, il faut que quatre conditions soient réunies : les policiers doivent poursuivre un « objectif légitime »... (c’est le « principe de légalité ) ») ; ... « qui ne peut être atteint autrement » ... (c’est le « principe de nécessité ) ») ; en n’exerçant qu’une force « raisonnable et proportionnée à l’objectif poursuivi » en tenant compte des risques (c’est le « principe de proportionnalité ) » ; après m’avoir averti (en principe).
Les (…)
NON, dans ce cas, la deuxième condition n’est pas remplie. Même à supposer que l’objectif poursuivi est légitime (par exemple un contrôle d’identité), la police ne peut utiliser la force que s’il n’y a pas d’autre moyen pour atteindre cet objectif. La contrainte est l’ultime recours et ne peut être employée que si d’autres moyens ont échoué ou ne sont pas envisageables pour atteindre l’objectif légitime. Dans la formation qu’ils ont suivie pour le devenir, les policiers gradés ont en (…)